L’Assemblée générale de l’Agence universitaire de la Francophonie à Sao Paulo (8-10 mai 2013) découvrira un « Livre blanc sur le numérique éducatif dans l’enseignement supérieur », rédigé sous l’égide du Conseil scientifique de l’AUF. Il présente notamment les engagements que l’AUF prend pour développer les usages des technologies en éducation pendant sa prochaine programmation quadriennale.
Les engagements de l’AUF y prennent appui sur les besoins particuliers des parties prenantes de l’enseignement francophone, et sur des objectifs stratégiques. Pour chacun de ces objectifs, l’Agence propose des actions pour que le numérique éducatif permette aux membres de l’AUF de remplir leurs missions. S’établit ainsi la programmation quadriennale consacrée au numérique éducatif allant au développement des technologies numériques dans les pays francophones à la formation au numérique des enseignants et des élèves.
Si ce Livre blanc décrit le potentiel considérable du numérique dans l’enseignement numérique francophone, il n’évoque ni les logiciels d’enseignement numérique, ni les outils utilisés dans le cadre de cet enseignement numérique. Les rédacteurs insistent sur la diffusion des outils numériques mais ne précisent pas quels seront ces outils, ni quels seront les médias de cet enseignement numérique. L’AUF ne voit pas qu’au-delà du média, se pose le problème du contenu et de l’outil : quelles firmes fourniront les programmes et les instruments de cet enseignement numérique, dans l’espace francophone ?
L’enjeu est de taille. Le rapport met en évidence les besoins en Afrique qui sont considérables. Le nombre des francophones ne fait que croître, sur ce continent, et l’enseignement numérique y a un bel avenir. L’enseignement numérique est voué à se développer, dans la francophonie mais les outils et les contenus risquent d’être anglophones et contrôlées par des firmes dont l’ambition philanthropique et pédagogique n’est certainement pas garantie !
Cette question, pourtant essentielle n’est pas traitée dans ce rapport. Le manque de vision stratégique de l’Agence universitaire de la francophonie est criant, sa mission devrait être de rassembler les différents États francophones, les acteurs du numérique francophonique pour assurer une offre numérique correspondant aux standards francophones et servant le rayonnement de la francophonie.
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