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Protection des données des étudiants et enseignants : Les entreprises françaises auraient-elles la réponse ?

Afin d’acquérir une véritable indépendance numérique et protéger ainsi ses données stratégiques, un pays doit pouvoir contrôler les trois éléments du cadre d’interaction numérique : le système d’exploitation, le serveur ou stockage de données et les terminaux.

Dans ces conditions, la France est fortement dépendante : 95% des tablettes numériques distribuées aux établissements scolaires sont américaines, sud-coréennes ou taïwanaises et fonctionnent sur un système d’exploitation non protégé. L’ensemble des données personnelles  sont enregistrées dans des bases de données, les Cloud Computing, situées à l’extérieur de l’Union Européenne, donc hors du champ de protection de la CNIL et du G29. L’Etat détenteur du Cloud peut donc récupérer l’ensemble des données. La sonnette d’alarme doit être tirée : la question de la fuite des données, longtemps éludée par les institutions françaises, doit être posée.

Depuis les affaire Echelon, Wikileaks et plus récemment Snowden, le gouvernement français a pris conscience de la portée du Patriot Act et de ses conséquences, mettant la cybersécurité à l’ordre du jour. Des initiatives menées par les ministères de l’Intérieur, de l’Economie et du Redressement Productif prouvent que la France souhaite réagir contre l’hégémonie numérique américaine. Pour ce faire, l’Etat ne peut pas agir seul ;  les entreprises françaises doivent être sollicitées.

Heureusement, celles-ci sont bien au rendez-vous, proposant de multiples produits et services à la française, marquant le début d’un patriotisme numérique.

Dans le domaine du stockage et de la diffusion des données, la création de Cloud français amorce le début de la mise en œuvre d’une protection numérique à l’échelle nationale.

En 2009, dans le cadre du Grand Emprunt lancé par François Fillon, le projet Andromède a permis aux grandes entreprises de défense française, Thalès, Orange, SFR et Bull de s’allier pour créer deux Cloud souverain français, Numergy et Cloudwatt, qui concurrencent les principaux Cloud publics américains tels que Microsoft, IBM et HP.

En 2012, les programmes Investissement d’Avenir mettent en place plusieurs appels d’offre dans le domaine de la « sécurité numérique ». L’Etat a investi 2,25 milliards d’euros[1] pour la création de cinq Cloud Computing, des applications pour l’E-éducation et un développement de la sécurité des réseaux. De nombreuses entreprises, petites, moyennes et grandes, ont répondu à l’appel, tels qu’Orange Labs, PME Prologue, Bull, PME Non-Stop System et INEO.

Par ailleurs, certaines entreprises françaises ont fabriqué des terminaux protégés : Unowhy, Archos et Qooq ont créé des tablettes numériques innovantes, qui concilient les niveaux de sécurité et d’ergonomie satisfaisants, pouvant faciliter leur acceptabilité par les utilisateurs.  Avant tout, les informations qu’elles contiennent sont hors de portée du Patriot Act.  Ou presque.

Le monopole américain est indiscutable au niveau des systèmes d’exploitation : Android (start-up appartenant à Google) possède 62,6% des parts de marché mondiales, IOS, le système d’exploitation d’Apple, en détient 32,5% et Windows 4,5%. Le reste, dont les Français ne font pas parti, se partage 0,5% des parts de marchés[2].

Deux sur trois. Le cas français n’est peut-être pas perdu ?

Des efforts ont été effectués par l’Etat, qui sollicite de plus en plus le savoir-faire des  entreprises dans le domaine de la protection des données numériques.

Seulement, l’exploitation de ce savoir n’est pas mise à profit pour l’e-éducation ; la protection des données de nos étudiants n’est pas une priorité. Lorsqu’un appel à projet est lancé pour de nouvelles applications innovantes d’enseignement numérique, pour « soutenir le développement des usages, services et contenus numériques innovants dans le champ éducatif »,  il élude la question de protection des données. De même, l’appel d’offre pour la sécurité numérique ne mentionne pas  l’enseignement.

Prioriser la protection des données de nos étudiants et enseignants doit donc être un objectif à atteindre. Lorsque les freins liés au projet seront levés, que l’ensemble des acteurs publics nationaux et locaux responsables du déploiement des projets numériques seront coordonnés et qu’une véritable organisation apparaîtra, le savoir-faire des entreprises françaises pourra alors être exploité pour protéger l’éducation de nos jeunes.

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