Dans un contexte où la société de l’information et des nouvelles technologies dominent dans des domaines tant sociaux, qu’économiques ou culturels, l’Etat a entrepris d’introduire l’ère numérique au sein de l’enseignement.
Ainsi une réforme adoptée le 25 juin 2013 à l’initiative de M. Peillon, Ministre de l’éducation, vise à réduire les inégalités dans l’éducation pour permettre une meilleure réussite scolaire.
Dans une volonté de mettre en place un service public du numérique éducatif à la réforme viendra s’ajouter la création d’un Conseil Supérieur des Programmes afin de superviser les enseignements dispensés, mais également un Code de l’enseignement des nouvelles matières pour l’usage des outils numériques.
Le but est de familiariser les élèves aux outils numériques qu’ils seront amenés à utiliser dans leur futur professionnel mais y a-t-il un réel apport éducatif aux nouvelles technologies ?
La génération Y (personnes nées depuis les années 1980) et notamment les plus jeunes ont grandi avec les nouvelles technologies. Il paraît donc logique d’introduire l’apprentissage et l’utilisation d’outils numériques dans l’éducation. L’intérêt des outils numériques est leur substitution aux manuels scolaires, cela permet aux élèves d’apprendre de manière plus ludique tout en allégeant la charge de leur sac.
L’espace numérique de travail (ENT) mis en place par la réforme n’a pas seulement qu’une portée pédagogique, il permet également de faciliter la communication entre l’école et les familles tout en améliorant la vie scolaire. De ce point de vu, cela permet un meilleur regard des parents et des enseignants sur le niveau et l’assiduité des élèves. Ainsi, le numérique favorise la capitalisation des données et la diffusion des connaissances, cela permet un suivi plus personnalisé entre les enseignants et les élèves en dehors des établissements scolaires.
L’e-éducation, l’enseignement par les nouvelles technologies, nécessite la formation du corps professoral. Pour cela, les nouveaux enseignants doivent acquérir le certificat informatique et internet de niveau 2 (C2I2e). Bien que l’apport des nouvelles technologies améliore l’assimilation des connaissances et réduit les inégalités au sein du système scolaire, certaines zones d’ombres apparaissent comme notamment l’utilisation d’Internet, remettant en cause la sécurité des données personnelles des élèves.
La réforme du numérique mise en œuvre dans l’éducation nationale est une réforme onéreuse. En effet l’Etat français contribue à l’achat des tablettes numériques de la marque américaine Apple. En contrepartie, ce sont les collectivités locales qui doivent supporter les coûts de maintenance étant donné que les produits deviennent de plus en plus vite obsolètes face à la constante évolution des technologies.
Ce qui pose problème avec l’utilisation de produits américains est le conditionnement et le formatage de ces outils. Certains exercices ne sont par exemple disponibles qu’en anglais. D’autre part, l’Histoire est propre à chaque culture, en effet l’invention du cinéma est due aux frères Lumières pour les français et à Thomas Edison pour les américains.
Les produits sont ainsi formatés dans une optique américaine. En matière d’éducation, l’utilisation des tablettes numériques ne peut pas seulement se résumer à un support éducatif, c’est-à-dire que cela ne peut pas résoudre à simplement remplacer les manuels scolaires. Il y a donc un réel besoin d’enseignement des nouvelles technologies et de leurs dangers. Si à l’heure actuelle l’impact de l’utilisation de ces nouvelles technologies et les proportions dans lesquelles elles sont utilisées sont encore méconnues, il semble raisonnable d’affirmer que leur utilisation ne peut être bénéfique dans la totalité des matières enseignées. De même, l’utilisation des tablettes numériques ne semble pas être appropriée à tous les âges (apprentissage de l’écriture pour les plus jeunes, perte de la prise de notes).
En ce qui concerne la sécurité des données personnelles, les élèves doivent signer une charte d’éthique. Or, la sécurité de ces dernières n’est pas seulement du ressort des élèves mais surtout de celui de l’Etat.
En conclusion l’apport de ces nouvelles technologies rencontre un succès mitigé. Le support numérique est le point fort de cette réforme mais le contenu des apprentissages et la sécurité des données personnelles sur internet sont fortement discutables. L’apport éducatif par les nouvelles technologies n’est pas réellement probant. Cependant, la réforme n’étant pas encore aboutie, elle ne permet pas encore d’établir un premier bilan.
Raphaëlle Duchamp
Sources :
http://www.jeunesse-numerique.net/portfolio/negligence-politique/
http://web.lexisnexis.fr/depeches-jurisclasseur/depeche/11-07-2013/03
http://web.lexisnexis.fr/depeches-jurisclasseur/depeche/18-10-2013/04
http://www.education.gouv.fr/cid208/l-utilisation-du-numerique-et-des-tice-a-l-ecole.html
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