Si nos jeunes ne se préoccupent pas de la protection de leurs données personnelles dans leur environnement familial, pourquoi le feraient-ils à l’école ? L’ouverture de l’Éducation Nationale au numérique offre d’immenses opportunités mais présente une face cachée. Il est crucial que la problématique de la sensibilisation soit traitée de telle façon que cela soit bénéfique pour l’enfant, à l’école comme à la maison.
Les données personnelles permettent d’identifier directement ou indirectement une personne et contiennent des renseignements sur sa vie privée. Il peut s’agir du nom, du sexe, de la photo, du numéro de sécurité sociale, du numéro de téléphone, du lieu et de la date de naissance, d’analyses médicales, de l’ADN, du groupe sanguin, des empreintes digitales… mais aussi de l’Identifiant National Elève, des relevés de notes, des appréciations des professeurs, etc. Leur caractère sensible et l’utilisation malveillante qui peut en être faite ne sont plus à démontrer. Pourtant, d’après diverses études, les jeunes ne semblent pas en avoir pris conscience bien que les pouvoirs publics aient fait des efforts considérables pour les sensibiliser aux dangers d’Internet.
En effet, une étude du centre de recherche de la Fondation Pew a démontré que 71% des adolescents publiaient sur les réseaux sociaux le nom de leur établissement et la ville dans laquelle ils vivent. Ils sont près de 15% à accepter des contacts qu’ils ne connaissent pas réellement et 20% à aller jusqu’à rendre public leurs numéros de téléphone !
Ces chiffres sont d’autant plus alarmant lorsque l’on sait que la quasi-totalité des adolescents français est présente sur au moins un réseau social (Facebook dans l’immense majorité des cas, mais Twitter a le vent en poupe) et que 40% d’entre eux ont un profil public, accessible à tous.
Source : www.sampleo.com
« L’existence du risque est perçue, mais [sa] nature et les moyens de s’en prévenir ne sont pas encore maitrisés » constate Philippe Fauchay, Président de RSA en France et auteur d’un autre sondage. C’est sur ces points, la nature et les moyens de se prémunir contre les risques liés à Internet, que le passage au numérique de l’éducation peut, et doit, se montrer à la hauteur des enjeux.
Les nombreuses campagnes de sensibilisation, bien que certaines aient marqué les esprits, n’ont pas atteint leurs objectifs. Or, les jeunes vont désormais passer le plus clair de leur temps à manipuler des outils informatiques. La protection de leurs données personnelles incarne donc à la fois un risque décuplé et une opportunité à ne pas manquer. L’effort de sensibilisation doit être transposé à l’école afin que les enfants, qui apprennent à utiliser correctement les outils qui leurs sont offerts sur le temps de cours, les mettent en pratique sur leur temps libre et adoptent un comportement responsable dans le monde virtuel.
Alors seulement nous pourrons réellement profiter de la révolution numérique.
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